SO créatif !

Bordeaux l'aquitaine, un Sud-Ouest créatif

Une réaction à brûle pourpoint sur la "Lettre ouverte Hadopi aux députés, l’autre son des indépendants" (signée par la Feppia, fédération des Producteurs et Editeurs Indépendants d’Aquitaine et CD1D, fédération professionnelle de labels indépendants).

2 pistes complémentaires.

- Conjointement à la réflexion autour des économies créatives et l'économie de la contribution.

Par rapport à l'économie classique ou l'échange repose sur un transfert de propriété (acte momentané), l'association hardware/software/netware/wetware ou mindware repose sur le lien (durabilité). C'est de ce côté, peut-être, qu'il y a à chercher un modèle alternatif pour la musique, et plus particulièrement celle que nous défendons, indé et "cherchante". L'engagement, le soutien et la contribution sont un vocabulaire plus en phase avec ce milieu et peuvent constituer de nouveaux équilibres économiques. L'internaute n'est plus celui qui pille mais choisi et contribue. L'artiste et le label, non plus ceux qui vendent leur art, mais ceux qui le partagent.

Extrapolons sur une voie. On ne paierait plus pour un album, mais contribuerait à un trajet, une recherche (de l'artiste ou du label). L'abonnement à coût modique ou un ticket d'entrée, voire une prise de participation, offrirait les productions passées et à venir tous formats audio, mais aussi un partage de l'aventure (exclus, invitations rencontres, réductions concerts, blogs et liens, autorisation de samples et reprises..., et de l'autre côté : contribution à la promo, partage de ses réseaux, possibilité de participation à la créa graphique, au merchandising, suggestions de textes, mélodies...). Le label, à l'ère de l'immatériel, serait alors l'animateur de ce lien dans une fusion des rôles producteur-éditeur-distributeur.
Pirater ou mettre à disposition au piratage ne serait plus alors contourner une offre marchande jugée coûteuse, inadaptée, opaque pour accéder à son choix musical..., mais mépriser l'artiste et dévaloriser son propre choix et sa position. Le phénomène identitaire que constitue la musique pour les plus jeunes me semble jouer aussi dans ce sens.

Voilà brièvement, une réflexion encore à pousser autour de ce concept du lien, où, si l'on veut encore faire des charts, on ne parle plus de vente de disques mais de variations d'abonnés-contributeurs (ou amateurs, sympathisants, fans selon les milieux).

- Du côté de la restitution musicale
Il est peut-être à insister sur la qualité aléatoire des compressions. A l'heure où la capacité de stockage est exponentielle, à quoi bon se trinbaler aujourd'hui avec 5 000 chansons, demain 30 000 (plus de 3000 albums !). Réhabiliter les formats audio classique CDA, WAV, AIFF, travailler autour des formats Flac, Ogg/Flac et bien sûr Iklax ! Proposer des serveurs rapides pour télécharger en format non compressé, des lieux de chargement express (et ses services/ambiances/rencontres), des clefs USB et ses bonus, des baladeurs livrés avec sa commande de playlists en format non-compressé...

Bref, aller plus loin, à commencer par initier une offre alternative efficace, souple d'accès et novatrice, technologiquement avancée, avant d'aller attaquer FAI et Deezer & co (ce qui devra être fait, fort d'une légitimité en phase avec les nouveaux usages).

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Réponses à cette discussion

té, beh je vais y aller de ma théorie aussi y'a pas d'raison ...
voici la piste de travail (très technique) que j'essaye de diffuser ça et là (donc ici) pour voir.



Je suis directeur de micro-label (odette/Bordeaux) et ingénieur informatique depuis 25 ans ... Et donc, je voudrais apporter un éclairage informatico-culturel à la situation actuelle. En particulier, j'ai l'impression que, ces derniers temps, les pouvoirs publics et les labels (je ne fais pas ce distinguo absurde entre "indé" et
majors) ont renoncé à faire cracher au bassinet le vrai responsable de ce bordel: les FAI.
voiçi donc un système que j'ai imaginé et qui me semble tenir la route (je suis ouvert à toute réaction, sollicitation, ...).

Le principe est de généraliser le fonctionnement de la téléphonie au marché des biens culturels.

En fait on ne se soucie pas de la source mais seulement du consommateur.

Le consommateur souscrit à une offre (1 forfait) en fonction de ses gouts (par exemple 10 téléchargements par mois en rock spé ou un mix genre les bouquets tv: 4 téléchargements en musique urbaine, 4 en variétés, streaming 2h par jour sur une liste de webradios, ... plein d'offres à imaginer ... je fais confiance aux gens du marketing pour ça ...).

Au delà de cette consommation, les téléchargements/streaming sont facturés unitairement. Ceux qui n'auraient pas de forfait seraient naturellement intégralement facturés unitairement.

Le point crucial est d'identifier dans un flux de données ce qui relève du dispositif. A charge des maisons de disque, en collaboration avec les FAI, de trouver un système pour identifier certainement un morceau en transfert de données (téléchargement ou streaming) et selon les formats existants WAV/MP3/... et à venir
(comme on dit dans les contrats) ... et également de trouver enfin une classification qui tienne la route pour définir des offres ciblées pour les consommateurs: classique, variété, word, musique urbaine, rock grand-public, rock spé, ...

Pour les FAI, une fois ce problème d'identification des flux réglé, ça n'est pas trop contraignant. Il suffit d'adapter leur SI existant gérant les communications analogiques ou numériques et d'étendre le fonctionnement aux téléchargements et écoutes en streaming (1). Les technologies existent. C'est juste un problème de volumétrie mais je ne pense pas que ça dépasse le double de ce qui existe (il n'y a pas plus de téléchargement/streaming que de communications téléphoniques).

Pour la répartition des sous, autant s'appuyer sur un truc qui existe et qui a fait ses preuves: les FAI reversent (comme ils le font déjà à TF1 et autres fournisseurs d'offre TV) à la SACEM les fonds collectés en achat de forfaits et consommations hors forfait qui les répartit selon les clés utilisées pour la diffusion concert/télé/radio. On pourrait en profiter pour améliorer ce système vétuste qui, dans le doute, fait la fortune de JJ Goldman.

Je travaille actuellement pour la SSII SOPRA sur la facturation Neuf/Cegetel/SFR/... autour du progiciel américain KENAN de l'éditeur COMVERSE et connait à ce titre très bien le fonctionnement de ce système. ORANGE utilise également ce progiciel. FREE je ne sais pas.

(1) modalités techniques:

téléchargement:
- si le fichier a été acheté sur un site légal, le ticket sera de type prépayé (apparaitra sur la facture: téléchargement légal sur site ... 0 euros)
- si le fichier (de type audio/video) n'est pas identifiable, msg à l'utilisateur "attention, fichier audio/video non identifiable. il vous sera facturé au tarif par défaut de 1 euro / mn'
- trucs perso: au moment de l'encodage ou du transfert, le producteur (bébé qui pète ... ce genre de truc) déclare que c'est libre de droit. donc n'impactera pas le forfait
- détail : prendre en compte les fichiers musicaux en pièce jointe de mail ...

streaming:
- si la source acquitte ses droits de diffusion SACEM, tickets gratuit (ou paiement forfaitaire mensuel peu elevé)
- si la source est inconnue msg "attention, la source de streaming n'acquitte pas ses droits de diffusion SACEM. L'écoute vous sera facturé au tarif par défaut de 1 euro / mn.

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